Quelle fin d’année 2020 pour le réseau électrique en France ?

Avec la crise du coronavirus qui a conduit à un arrêt brutal de l’activité économique et industrielle du pays, la demande d’énergie aurait baissé de 15%. Durant le confinement, cette baisse journalière de la consommation électrique était semblable à celle d’un jour férié en temps normal.

En conséquence, de nombreuses interrogations surviennent quant à la sécurité électrique. Les acteurs du réseau électrique comme EDF et RTE se veulent rassurants, et dès l’automne, de nombreuses mesures vont être mises en place pour sécuriser le système électrique.

Des anticipations de la part des acteurs du réseau électrique

Avec l’arrêt de nombreux réacteurs et moyens de productions d’énergie durant le confinement, les acteurs du réseau électrique devaient bien se préparer pour les mois qui allaient suivre la crise. Déjà, des chantiers comme Flamanville avaient déjà pris du retard, et la fermeture de centrales à charbon ou encore la centrale nucléaire de Fessenheim apportaient des changements sur le réseau. Ce qui demandait déjà de la vigilance par RTE, le responsable de transport de l’électricité.

La crise du covid-19 n’a pas arrangé les choses … car l’arrêt d’une grande partie de l’activité économique a eu pour conséquence, l’arrêt de nombreux réacteurs, et qui plus est, des opérations de maintenance en stand-by. C’est pourquoi, les acteurs avaient anticipé une disponibilité du parc nucléaire plus faible pour la fin d’année 2020, comme l’annonçait EDF, avec une production de l’ordre de 300 TWh, contre 380 TWh pour la même période en 2019. RTE devra donc redoubler de vigilance et être épaulé par ses voisins et d’autres mesures de maintien de l’efficacité électrique.

Des mesures annoncées par le Ministère de la Transition Ecologique

En juillet, la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne devrait réunir plusieurs acteurs sur le marché électrique : les fournisseurs d’électricité, les opérateurs d’effacement, les élus, et quelques bailleurs sociaux. Le but étant de trouver des solutions pour mieux maitriser la consommation d’énergie pour la fin d’année 2020 et début d’année 2021.

Voici déjà quelques mesures annoncées :

  • A partir de juillet, le ministère prévoit de mettre en place un bonus pour les CPE dans le tertiaire (contrats de performance énergétique).
  • Dans les foyers, les particuliers seront incités à l’installer des dispositifs de régulation et pilotage du chauffage. Pour ce faire, une aide de 150€ via des certificats d’économies d’énergie devrait être disponible. Ce qui réduit à près de 50% le coût d’installation. L’objectif de l’état est d’installer près de 30 000 dispositifs chaque mois.
  • Afin de gagner quelques gigawatts, les capacités d’effacement de consommation devront également être sollicitées. Pour inciter les entreprises, le ministère annonce un plafond de rémunération multiplié par deux en 2021. L’état espère gagner 500 MW d’effacement rapidement.
  • Enfin, des appels d’offres devraient être lancées en septembre dans le cadre d’un développement des effacement tarifaires.

Assurer l’approvisionnement électrique

Pour 2020, EDF va décider dès cet été d’arrêter certaines centrales afin d’économiser les combustibles pour le prochain hiver. Les réacteurs déjà à l’arrêt seront en service au plus tard en novembre 2020. Il faut donc espérer que l’hiver ne sera pas trop froid par rapport aux normales saisonnières, car un degré de moins imposera des gigawatts supplémentaires. Et avec un nombre de réacteurs en baisse, il faudra s’assurer que la sécurité du réseau électrique soit maintenue lors des périodes de pointe.

Pour cet hiver, les industriels mais aussi les particuliers, devront donc être impliqués dans la gestion et le maintien du système électrique pour assurer un bon approvisionnement de l’électricité pour l’hiver 2020-2021 et éviter les risques de black-out.