Didier Raoult et l’IHU Marseille : Pôle majeur de la recherche en maladies infectieuses
Les maladies infectieuses engendrent 17 millions de décès par an. Marseille est un carrefour géographique concerné depuis toujours par ces maladies infectieuses et où l’on a de longue date pratiqué une médecine à très haut niveau. Chaque année, environ 150 cas de paludisme sont déclarés chez des résidents de Marseille après un retour de leurs pays d’origine.
Inauguré en 2012, l’IHU de Marseille est le plus grand pôle en maladies tropicales de France et dévolu spécifiquement à la recherche en maladies tropicales et infectieuses. Le pôle dirigé par Didier Raoult permet notamment d’accélérer la recherche sur le VIH, la tuberculose ou encore le paludisme : les trois principales infections tueuses. Pour plancher sur ces maladies, des laborantins, des étudiants et des start-ups réalisent des tests dans des laboratoires hyper-sécurisés afin de ne pas contracter de maladies nosocomiales.
IHU Marseille : Centre de Recherche et incubation de start-ups
Dans son ambition de devenir un pôle de recherche majeur et stratégique dans le domaine des maladies infectieuses, l’IHU de Marseille fait également office d’incubateur de startups et de spin-offs. En effet, les équipes de Didier Raoult ont déposé 38 brevets entre 2011 et 2016 et produisent près de 500 publications scientifiques par an. Des recherches qui ont vocations à être utilisées à des fins industrielles. « C’est à notre tour d’opérer ce principe de valorisation » illustre Didier Raoult, directeur de la fondation Méditerranée Infection. La présence physique des partenaires industriels au sein de l’institut permet donc une gestion optimisée du transfert vers l’industrie.
Les start-ups incubées ont ainsi pour rôle de valoriser et rentabiliser les résultats des recherches de l’IHU. CULTURE TOP, par exemple, propose une offre de culture rapide de pathogènes fastidieux et hautement pathogènes à la portée de tous les laboratoires. Une offre qui s’adresse aux laboratoires publics et privées ou des ONG (ex: Bill Gates Foundation) et qui se développe à l’international.
Aussi, les recherches ont permis de mettre à jour une molécule naturelle appelée la squalamine , connue comme antibiotique, anti-angiogénique et anti-infectieux puissant. Ainsi, depuis 2014, la start-up Biosqual a développé une famille d’analogues originaux de la squalamine ainsi que de nouvelles formulations galéniques adaptées à une utilisation clinique. L’entreprise a pu commercialiser des comprimés et des pommades destinés à la prévention des maladies nosocomiales, à la désinfection cutanée ou encore au traitement des maladies cutanées virales.
Ensuite, l’entreprise PROCRAMé commercialise une technologie de laboratoires compacts permettant un diagnostic rapide des maladies contagieuses au Point-de-Soin (Point-of-Care, POC). Ces POC, mobiles ou fixes peuvent être utilisés à distances, dans des pays étrangers ou sur des navires, par exemple.
Ce sont ainsi 8 startups qui ont été déjà fondées depuis 2011 et dont l’IHU possède 5% des parts ; permettant une symbiose entre la recherche, l’hôpital et l’entreprise. Cependant, la valorisation commerciale des recherches menées au sein de l’institut pourrait facilement faire l’objet de conflits d’intérêts. Ainsi, dans un souci de renforcer la confiance du public, d’assurer la transparence de l’IHU au niveau international et de protéger les auteurs de ce dernier ; un Comité d’Évaluation et de Prévention des Conflits d’Intérêts (CEPCI) a été créé. Ce comité présente donc annuellement un rapport sur la déontologie et l’indépendance de l’expertise scientifique en matière de conflit d’intérêts.
Ainsi, la fondation Méditerranée Infection est à l’avant-garde dans les domaines de la recherche en maladies infectieuses et tropicales et de la microbiologie clinique. Cette recherche est valorisée au sein même de l’institut par la présence d’acteurs économiques et d’un espace spécialement dédié à l’incubation de startups.