Comment le droit à la déconnexion s’inscrit dans de bonnes conditions de travail

Il est parfois voire même de plus en plus difficile de faire le distinguo vie professionnelle et vie privée notamment en raison des e-mails que l’on peut recevoir à toute heure de la journée, du téléphone portable professionnel  (appels clients le weekend, appels du supérieur hiérarchique en dehors des heures de travail)

Ainsi, il n’est pas rare d’avoir le soir des travailleurs répondre aux mails de leurs clients ou de leur hiérarchie, ou encore de répondre à des appels professionnels alors que leur journée de travail est déjà achevée. C’est pourquoi le droit à la déconnexion existe, afin de permettre de meilleures conditions de travail, en réduisant le stress par exemple et en permettant au travailleur de décompresser une fois sa journée professionnelle terminée.

En effet, une étude publiée par le groupe de recherche français Eleas (spécialisée dans les conditions de travail et risques psycho-sociaux) avait montré que plus d’un tiers des travailleurs français utilisaient leurs appareils pour travailler tous les jours en dehors des heures de travail.  Environ 60 % des travailleurs étaient en faveur d’une réglementation pour la déconnexion professionnelle en dehors des heures de travail.

Qu’est-ce que le droit à la déconnexion ?

Depuis le 1er janvier 2017, les travailleurs ont le  » droit de se déconnecter  » car la France cherche à établir des accords qui offrent une flexibilité du travail tout en évitant l’épuisement professionnel et les risques de burn-out.

Ainsi, les entreprises françaises sont tenues de garantir à leurs employés un  » droit de se déconnecter  » afin de s’attaquer à un fléau d’actualité : celui de la vérification compulsive des courriels en dehors des heures d’ouverture par les salariés.

Depuis début 2017, une loi sur l’emploi est donc en vigueur. Elle oblige les organisations de plus de 50 travailleurs à entamer des négociations pour définir les droits des employés à ignorer leurs smartphones en dehors des heures de travail.

La surutilisation des appareils numériques a largement été blâmée . Prenons pour exemples l’épuisement professionnel, l’insomnie, les problèmes relationnels…Car en effet, de nombreux employés ne savent pas quand ils peuvent vraiment se déconnecter du travail.

« On s’attend vraiment à ce que les entreprises saisissent le  droit à la déconnexion comme mesure de protection « , a déclaré Xavier Zunigo, un expert français du lieu de travail, lors de la publication d’une nouvelle enquête sur le sujet en octobre 2016.

Cependant, « les travailleurs ne veulent pas perdre l’autonomie et la flexibilité que leur donnent les appareils numériques « , a ajouté M. Zunigo, universitaire et directeur du groupe de recherche Aristat.

En vertu de la nouvelle loi introduite par la ministre du travail à ce moment-là (Myriam El Khomri), les entreprises sont devenues obligées de négocier avec les employés pour convenir de leurs droits d’interruption et des moyens de réduire l’intrusion du travail dans leur vie privée.

Si une entente ne peut être conclue, l’entreprise doit publier une charte qui rendrait explicites les exigences et les droits des employés en dehors des heures de travail.

Une action que les syndicats réclamaient depuis longtemps. Cependant, le nouveau  » droit de déconnexion « , qui fait partie d’une réforme beaucoup plus vaste et controversée du droit du travail français, ne prévoit aucune sanction pour les entreprises qui ne le définissent pas.

Le journal français Libération a salué cette initiative dans un éditorial, affirmant que la loi était nécessaire parce que  » les employés sont souvent jugés sur leur engagement envers leur entreprise et leur disponibilité « .

Certains grands groupes comme Volkswagen et Daimler en Allemagne ou la société nucléaire Areva et l’assureur Axa en France ont déjà pris des mesures pour limiter les messages en dehors des heures de travail afin de réduire l’épuisement professionnel et améliorer les conditions de travail.

Exemples de mesures : la coupure des connexions de courriel le soir et les fins de semaine ou même la destruction automatique des courriels envoyés aux employés pendant leurs vacances.

LIDL et le droit à la déconnexion

Le droit à la déconnexion et les bonnes conditions de travail chez Lidl

Le droit à la déconnexion et les bonnes conditions de travail chez Lidl

Afin d’assurer un bon équilibre vie privée/vie professionnelle et garantir de bonnes conditions de travail, Lidl a instauré un droit à la déconnexion expliqué précédemment. Si cette mesure met du temps à s’instaurer, déjà deux tiers des salariés de Lidl acceptent de bénéficier de ce droit à la déconnexion. Car n’oublions pas qu’il s’agit d’un droit et non d’un devoir.

Il s’inscrit dans le cadre de bonnes conditions de travail comme le rappelle Lidl. L’employé est tout à fait libre de répondre à ses appels professionnels chez lui s’il le souhaite ou s’il considère l’appel comme urgent. Par ailleurs, en cas de décalage horaire (appel aux Etats-Unis par exemple), il est difficile de respecter le droit à la déconnexion car l’employé doit effectuer l’appel de chez lui le soi. Cependant, ces cas sont rares indique l’enseigne Lidl et la politique RSE de l’entreprise veille aux bonnes conditions de travail pour ses collaborateurs. Une politique qui s’illustre par la fidélité des collaborateurs chez LIDL : plus de 20% travaillent pour la société depuis plus de 10 ans.

 

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