Riopelle, un hommage artistique à la nature et à la culture

Jean-Paul Riopelle (1923-2002) est l’un des plus grands peintres canadiens du XXe siècle. Il est connu pour ses œuvres abstraites, souvent composées de larges touches de couleurs vives, qui expriment son admiration pour la nature et sa fascination pour la culture amérindienne. Une exposition lui rend hommage au Musée national des beaux-arts du Québec, du 17 février au 12 juin 2024.

Un artiste engagé dans son temps

Né à Montréal, Riopelle commence à peindre dès son enfance, encouragé par son père, qui lui offre sa première boîte de couleurs. Il suit des cours à l’École du meuble, où il rencontre Paul-Émile Borduas, le chef de file du mouvement automatiste, qui prône la liberté d’expression et la rupture avec les conventions sociales et artistiques. Riopelle adhère à ce courant et signe en 1948 le manifeste Refus global, qui dénonce le conservatisme et le cléricalisme de la société québécoise.

La même année, il s’installe à Paris, où il fréquente les artistes de l’École de Paris, comme Nicolas de Staël, Pierre Soulages ou Jean Dubuffet. Il se lie également d’amitié avec les surréalistes, notamment André Breton, qui le surnomme “le trappeur supérieur”. Riopelle développe alors son style personnel, caractérisé par une technique gestuelle et une palette riche et contrastée. Il utilise souvent le couteau à palette pour appliquer la peinture en épaisseur, créant ainsi des effets de relief et de texture.

Un hommage à la nature et à la culture

Riopelle est profondément attaché à son pays natal, qu’il revisite régulièrement. Il puise son inspiration dans les paysages canadiens, qu’il représente avec une grande sensibilité. Ses toiles, vu maintes et maintes fois en galerie d’art de France et du monde, évoquent les étendues de neige, les lacs gelés, les forêts d’érables ou les aurores boréales. Il utilise parfois des matériaux naturels, comme des plumes, des coquillages ou des morceaux de bois, pour enrichir ses compositions.

Il est également fasciné par la culture des Premières Nations, qu’il découvre lors de ses séjours dans le Grand Nord. Il admire leur art, leur mode de vie et leur rapport à la nature. Il réalise plusieurs séries d’œuvres en hommage aux Inuits, aux Algonquins ou aux Hurons. Il intègre des motifs géométriques, des symboles ou des masques, qui rappellent leur univers mythologique et spirituel.

Une exposition à ne pas manquer

L’exposition du Musée national des beaux-arts du Québec propose un parcours chronologique et thématique à travers l’œuvre de Riopelle, de ses débuts automatistes à ses dernières créations. Elle réunit plus de 150 œuvres, dont certaines inédites ou rarement exposées, provenant de collections publiques et privées du Canada et de l’étranger. Elle met en lumière la diversité et la richesse de son expression artistique, qui mêle abstraction et figuration, peinture et sculpture, couleur et matière.

L’exposition est également l’occasion de découvrir les liens entre Riopelle et d’autres artistes, comme Joan Mitchell, avec qui il a partagé sa vie pendant plus de vingt ans, ou encore Marc-Aurèle Fortin, dont il a été l’élève. Elle montre également l’influence de Riopelle sur les générations suivantes d’artistes canadiens, qui ont suivi son exemple de liberté et d’audace.

Riopelle, un hommage artistique à la nature et à la culture, est une exposition à ne pas manquer pour les amateurs d’art moderne et contemporain. Elle rend justice à l’un des plus grands peintres canadiens du XXe siècle, qui a su créer un langage pictural unique et universel.

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