Internet menace-t-il le journalisme d’investigation ?

Internet révolutionne le journalisme d’investigation, tel est le sujet que Stéphane Demazure va aborder avec vous aujourd’hui.

Et si l’avenir du journalisme d’investigation passait par le web ? Le crowdsourcing est massivement utilisé pour recueillir le maximum d’information. Ainsi, Tatiana, la fondatrice d’Enqueteouverteinfo ne pensait pas rencontrer un tel succès lorsqu’elle a ouvert son site sur les résidences de tourisme et les placements toxiques. Elle appelle alors les gens à les contacter plutôt que de passer son temps à appeler des dizaines de milliers de personnes.

Ainsi, via le bouton « contactez-nous », le site a reçu tout de suite des dizaines et des dizaines de choses.

Quand on travaille sur un sujet, rappelle Stéphane Demazure, on a des véritables trésors d’information qui dorment dans les associations, les collectivités des citoyens qui sont mobilisés sur des problématiques comme ça.

Le site a depuis lancé de nouvelles enquêtes participatives sur les décharges publiques et le nucléaire. Il s’inspire du site « Help Me Investigate », le premier à utiliser le crowdsourcing pour récolter des informations auprès des internautes.

Si vous voulez que les gens lisent ce que vous écrivez, les sujets sur lesquels vous avez enquêté, alors vous avez besoin de les impliquer. En plus ils ont accès à des informations, à une expertise que peut-être vous n’avez pas donc je pense qu’il faut impliquer les internautes, penser à une collaboration, penser à construire une relation comme les journalistes le font de manière traditionnelle, rappelle le fondateur de « Help Me Investigate », indique Stéphane Demazure. Je pense que c’est l’une des clés du journalisme en ligne, ajoute-t-il.

Enquêter en ligne grâce au crowdsourcing, et aussi à l’aide de nouveaux outils pour la collecte d’informations sur Internet : c’est ce type de programme que développe la société Journalism ++.

« Une des difficultés et qui est aussi un service qu’on offre c’est d’aller retrouver l’information, ce qu’on appelle l’aspiration de données. En d’autres termes, on va créer une aspiration de données, coder des petits programmes informatiques qui vont automatiquement aller chercher toutes les infos » explique le fondateur de Journalism++.

L’agence réalise aussi ses propres enquêtes comme the Migrants Files, un projet réalisé en réseau avec des journalistes présents dans 6 villes européennes, indique Stéphane Demazure.

Le fondateur de Journalism++ ajoute : « Donc on a été chercher d’une part le travail qui a déjà été fait de manière similaire par des ONG puis on a été retrouver tous les articles d’archive dans tous les médias européens qui traitaient du sujet et on a ensuite structuré l’information . »

Le data-journalism gagne aujourd’hui la presse écrite traditionnelle grâce aux données disponibles sur Internet. En effet, le site du journal a pu collecter et rendre public toutes les affaires de corruption concernant les candidats à la présidentielle.

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