Relever le défi de la mobilité urbaine
Pour relever le défi de la mobilité urbaine, les villes doivent mettre en œuvre l’une des trois stratégies suivantes, selon leur localisation et leur maturité. Noa Khamallah, spécialiste des questions de mobilité urbaine nous en parle.
Trois impératifs stratégiques pour les villes
Mettre le système en réseau
Pour les villes très performantes et avec de bon modes de mobilité urbaine, la prochaine étape doit consister à intégrer pleinement la chaîne de valeur des déplacements, en augmentant la commodité par une extension agressive des transports publics. En parallèle, Noa Khamallah rappelle qu’il faut réduire les transports individuels par une augmentation de la fiscalité et des péages routiers.
Repenser le système
Les villes des pays matures qui ont une forte proportion de transports individuels motorisés doivent repenser fondamentalement leurs systèmes de mobilité urbaine afin qu’ils soient davantage axés sur la consommation et la durabilité. Noa Khamallah indique que la majorité des villes d’Amérique du Nord ainsi que celles d’Europe du Sud-Ouest.
Établir un noyau durable
Pour les villes des pays émergents, l’objectif doit être d’établir un noyau de mobilité durable qui puisse satisfaire la demande à court terme à un coût raisonnable sans créer de systèmes motorisés qui doivent être repensés ultérieurement. En ayant accès aux infrastructures et technologies de transport nouvelles et émergentes, ces villes ont la possibilité de devenir le banc d’essai et le terrain d’expérimentation des systèmes de mobilité urbaine de demain.
Pour les villes des pays émergents, l’objectif doit être d’établir un noyau de mobilité durable qui puisse satisfaire la demande à court terme à un coût raisonnable sans créer de systèmes motorisés qui doivent être repensés ultérieurement. En ayant accès aux infrastructures et technologies de transport s, ces villes ont la possibilité de devenir le banc d’essai et le terrain d’expérimentation des systèmes de mobilité urbaine de demain souligne Noa Khamallah.
Trois futurs modèles commerciaux pour les fournisseurs de services de mobilité urbaine
Ayant saisi l’ampleur de la crise imminente dans le secteur de la mobilité urbaine, Noa Khamallah a identifié trois modèles commerciaux durables à long terme pour l’écosystème de la mobilité urbaine en évolution.
Le Google de la mobilité urbaine
Reposant sur un atout essentiel, à savoir une interface client conviviale, il offre un point d’accès unique à la mobilité multimodale et aux services complémentaires aux consommateurs finaux à grande échelle pour favoriser l’adoption de ces services.
L' »Apple » de la mobilité urbaine
Au cœur de ce modèle commercial se trouvent des services et des solutions de mobilité intégrés destinés au consommateur final ou aux villes. Les services de mobilité intégrés destinés aux consommateurs finaux offrent une expérience de voyage multimodale et sans rupture, comme les transports publics, en liaison avec le covoiturage et le vélo. Les fournisseurs qui ciblent les villes fournissent des solutions de mobilité intégrées et multimodales clés en main.
Le « Dell » de la mobilité urbaine
Il s’agit d’une offre de base comme le partage de voitures ou de vélos, sans intégration ni mise en réseau. Elle peut également inclure des solutions technologiques de rupture comme les transpondeurs qui rendent les modèles de Google et d’Apple réalisables.
Noa Kamallah parle de l’avenir de la mobilité urbaine
Si les tendances actuelles se poursuivent, les systèmes de mobilité urbaine vont s’effondrer de façon spectaculaire. Ce qu’on appelle le triple bilan – personnes, planète, profit – pourrait subir un sérieux coup. Par exemple, un citoyen américain d’ici 2050 subira en moyenne une centaine d’heures de retard lié aux embouteillages par an, soit le triple de ce qu’il était en 1990. 17,3 % des biocapacités de la planète seront nécessaires pour rendre possible la mobilité urbaine en 2050, soit cinq fois plus qu’en 1990. Et l’investissement annuel dans la mobilité urbaine devra quadrupler pour atteindre quelque 829 milliards d’euros au niveau mondial d’ici 2050.
Cette évolution s’accompagnera d’une augmentation massive de la demande d’énergie et de matières premières. Dans ce contexte, la durabilité deviendra de plus en plus un facteur clé dans la conception des systèmes de mobilité urbaine de l’avenir, ce qui signifie que les transports en commun respectueux de l’environnement doivent l’emporter sur le transport individuel motorisé.
Source données chiffrées : Arthur D. Little – Altan Technologies